Le sentier du Rainart

Le sentier de Rainart

Sur les traces de Rainart d'Armissan

Armissan est un village blotti au milieu des vignes, au cœur du massif de la Clape à quelques encablures de la Méditerranée. Bâti dans la crique d'un ancien lac. En Languedoc, certaines communes possèdent un animal fétiche. A Armissan cet animal, d'après la tradition populaire est le renard, "Rainart" en Occitan local. Rainart symbole des Armissanais propose de nous guider le long du parcours. Nous suivrons ses empruntes, elles nous serviront de balisage entre vignes et forêt. Rainart ouvre pour nous le livre de sa famille où ses ancêtres ont consignés au fil du temps, les secrets du village. Il nous fait partager durant quelques pages un peu de la vie d'Armissan. Pour en apprendre plus, partons "sur les traces de Rainart d'Armissan".

1. Autour de la place

Le château d'Armissan

 

Dès le Xème siècle, les Seigneuries apparaissent et donnent naissance à de nouvelles agglomérations.

 

A partir du XVème siècle, le village d'Armissan se développe autour du château et de son église.

 

Voici la facade avant du château reconstruit au XVIIIème siècle.

2. Le rec de la Mayral

Les maisons de maître


En passant par la rue du terrain des sports, vous remarquerez ces grandes maisons flanquées d'imposants portails en ferronnerie. Au milieu du XIXème siècle, le chemin de fer permet d'acheminer rapidement le vin vers les régions industrialisées, grandes consommatrices.

 

La viticulture connaît alors une formidable expansion.

 

Les signes de cet enrichissement passé se lisent encore sur les "maisons de maître". Ces maisons aux façades ouvragées sont bâties à la périphérie du vieux village le long des avenues, tout comme les caves et les remises, pour faciliter l'accès aux grosses charettes.

3. Habitats naturels :

La Clape et les vertus des plantes

 

Le Brachypode rameux :

appelé "herbe à mouton" offrait pâturage à ces derniers.

L'Aphyllante de Montpellier : 

dont l'usage est connu de tous: c'est avec ses racines que se fabriquaient les brosses en "chiendent"

Le Thym :

antiseptique, tonique, digestif, un aromate qui parfume agréablement les plats

Le Romarin :

possède mille vertus comme le thym et fournit un miel réputé.

Les différents cistes :

leurs fleur rose ou blanches illuminent au printemps nos garrigues.

Le Chêne kermès :

d'un de ses parasites on tire une teinture et un colorant rouge : le vermillon.

Le genévrier de Phénicie :

ses rameaux écailleux ressemblent à ceux du Cyprès. Ses baies ne sont pas comestibles. 

Le genévrier cade :

donne un bois parfumé au poil superbe. Ses baies aromatisent et rendent les mets plus digestes.

4. Cépages et paysages
 

Patrimoine bâti de la Clape.

 

Il fallait des efforts considérables pour préparer et retenir un peu de bonne terre sur les flancs très pentus des collines. Les murs en pierre sèches, se succédant en terrasses sont issus de l'épierrement des parcelles. C'est ainsi que les couleurs des "mauvaises pierres" vont rayer de lignes les paysages actuels.

Murets, "cabanots" et autre constructions de pierres, témoignent de la vie de ces agros-pasteurs d'antan.

 

Diverses cultures peuvent prendre place sur ces terres ainsi soutenues, "la mauvaise pierre" devient alors l'alliée du paysan qui peut s'enorgueillir de récoltes durement acquises.

5. Le plan d'Izard

Qualité gustative des cépages

La Syrah :

donne un vin de haute qualité, très coloré, riche en tanin, au parfum rappelant la violette, la réglisse, et les épices. 

 

Le Grenache noir :

ce cépage donne une bonne structure.Il est souvent associé à d'autres cépages pour obtenir un bon vin de garde. 

Le Cinsault :

Cépage moyennement coloré, fruité, permet l'obtention de vins rosés agréables. 

Le Carignan :

c'est le cépage rouge le plus répandu. Vin coloré, bien charpenté, rustique. 

Le Marsanne :

cépage blanc. Vin de bonne qualité, frais et floral.

6. Un équilibre fragile : la forêt

La chenaie verte

 

Les chênes verts couvraient jadis tout le Midi de la France. Ce grand arbre (jusqu'à 15 m), au feuillage persistant, a un bois dur et résistant utilisé depuis longtemps pour les constructions et comme combustible. Au fil des siècles, les déboisements excessifs ont entraîné la réduction de ces forêts et on ne trouve de nos jours que quelques arbres solitaires ou de petits bois dispersés. Peut-être retrouvera-t-on en ces lieux une chênaie verte si rien n'entrave l'évolution naturelle forestière?

7. Artemis

L'expansion du sanglier

 

Pratiquement absent de notre région au début du XXème siècle, le sanglier est devenus très commun dans le massif de la Clape. Actuellement, seule la chasse permet de freiner cette expansion afin de maintenir en équilibre l'écosystème. Des battues sont organisées pour réguler cette espèce. Même s'il est très commun, il est très rare de croiser un jour cet hôte des sous bois denses et des broussailles. Pourtant en observant un peu, les indices de sa présence sont nombreux:

- des bauges (flaques dans lesquelles il se roule pour se débarrasser de ses parasites).

- des traces de boues sur les troncs qui lui servent de grattoirs.

- des empreintes de sabots avec éventuellement les gardes (doigts postérieurs).

Maintenant à vous d'observer.

8. Le travail de la vigne

La viticulture en chiffres


Les grandes dates de la viticulture Armissanaise :

  • 1860 : la culture de la vigne devient prépondérante.
  • 1939 : création de la cave coopérative "la Clape" d'Armissan.
  • 2000 : fusion avec la cave coopérative de Coursan. Armissan conserve son magasin de vente. La vinification est réalisée sur place dans un chais qu'il est possible de visiter. La surface viticole du terroir d'Armissan représente 350 hectares. La production annuelle est d'environ 22 000 hectolitres pour la cave coopérative et environ 6 000 hectolitres pour les caves particulières.

9. La pierre d'Armissan

Les galeries d'extraction


Elles sont aujourd'hui inaccessibles car inondées. Leurs entrées sont obstruées. Ces galeries avaient 600 à 1000 mètres de long et s'enfonçaient jusqu'à une centaine de mètres dans le sol. Les parois étaient consolidées par les déblais d'extraction et, chaulées régulièrement. En effet la chaux grasse (ou chaux aérienne) consomme du gaz carbonique pour faire sa prise, purifiant ainsi l'atmosphère des mines. Le travail au fond se faisait dans la poussières à la lueurs de quelques chandelles. De ne jours, rien ne trahit dans le paysage cette activité passée.

10. L'invité de Rainart

L'Occitan et Rainart


Jusqu'au XVè siècle, l'Occitan fut la langue administrative, juridique et culturelle de toute la moitié méridionale de la France. Parlé au Nord-Ouest de l'Italie et au Nord de la Catalogne et de l'Aragon, ce fut la langue des troubadours. L'Occitan est formé de gands dialectes tel que l'Auvergnat, le Limousin, le Gascon, le Béarnais, le Provençal, le Languedocien.Aujourd'hui, la pratique de cette langue subsiste dans le sud de la France, mais aussi dans le Nord de l'Espagne, à Monaco et dans le Piémont Italien. Rainart est une prononciation figurée du mot occitan Rainard. L'Occitan a plusieurs synonymes pour désigner un renard : un rainal, un guèine, una mandra, una volp. Les deux derniers sont vieillis. Ces mots et leur dérivés ont souvent donné des noms de lieux ou de personnes avec des orthographes parfois fantaisistes, changeantes et vaguement francisé (Raynal, Volpelières, etc)